Histoire

Le livre de la Genèse raconte que Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder. Il dit alors à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Trouvant qu'il n'était pas bon que l'Homme soit seul, il créa les animaux et les fit venir à l'homme pour qu'il les nomme. Et il en fut ainsi mais l'homme ne trouva personne de semblable à lui qui puisse l'aider. Dieu fit alors tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. C'est ainsi que la femme fut créée et placée aux côtés de l'homme.

C'est ainsi que tout commença.

ne légende raconte qu'à la genèse, l'homme et la femme se trouvaient dans le Jardin d'Éden. Ce que l'on ne dit pas quand on parle de ce jardin, c'est que Éden... c'est une personne, ou du moins une créature, et que par un coup du sort, elle en a été, bien malgré elle, chassée avec eux.
L'Homme l'ignore, il ne connaissait pas son existence à l'époque et ne la connait toujours pas encore aujourd'hui. Et s'il est la cause de son bannissement, elle ne lui en a jamais tenu rigueur, du moins jusqu'à aujourd'hui...

Vous connaissez la suite de l'histoire, le serpent séduisit la femme qui mangea le fruit de l'arbre défendu et en donna à l'homme. Dieu punit le serpent, la femme et l'homme sous ces termes :

Il dit au serpent :
Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Il dit à la femme :
J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

Il dit à l'homme :
Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : Tu n'en mangeras point ! Le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

C'est ainsi que Dieu les chassa du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris.

Mais cette version de l'histoire a été écrite par la main de l'Homme et après maintes et maintes réécritures manuscrites, qui sait déterminer le vrai du faux ?

Ce que l'histoire ne dit pas, c'est qu'il y avait un autre protagoniste. Son nom est Éden, la première créature à avoir été créée par Dieu et placée dans ce jardin dont il hérita le nom. Éden était un être de la nature. On retrouvait Éden et ses semblables dans les arbres, les fleurs, les plantes, partout. Végétaux humanoïdes, ils pouvaient fusionner avec leur environnement et se nourrissaient du soleil et de la pluie.

L'homme fut donc le second à arriver dans le jardin, suivit de près par les animaux. Syrme, le serpent, faisait parti du nombre. Syrme et ses semblables étaient aux animaux ce qu’Éden et les siens étaient à la nature, à la différence près qu'ils ne fusionnaient pas avec les animaux, c'était en un sens des métamorphes.

Mais revenons en à l'histoire. Éden, jaloux de l'attention que Dieu portait à l'homme, chercha un moyen de le faire baisser dans son estime. Syrme, vile et malicieux, eut vent de ses velléités, chercha à en tirer profit et s'associa avec lui. Éden, qui avait connaissance de l'interdiction relative à l'arbre, envoya donc le serpent séduire la femme.

Dieu n'était pas dupe, aussi punit-il toutes les êtres vivants dans le jardin.

Il dit à Éden :
Tu ne connaitras plus jamais la chaleur du soleil, ni le doux parfum de la nature. Tu errera afin de racheter tes fautes, voué à ressentir l'attraction des Hommes, chaque pêché commis ajoutera une peine à racheter. Tes semblables, eux, vivront éternellement au service de la nature sans plus jamais fusionner avec elle. Ils ne pourront connaitre les joies de la procréation, enfantant avec difficulté, et ne pourront jamais oublier le jardin.

Par ailleurs, le serpent ne devait plus jamais retrouver forme humaine, voué à rester un serpent, le ventre à terre. Ses semblables, eux, deviendraient mortels. Ils conserveraient le don de métamorphose mais devront vivre avec l'instinct qui vient avec, le flux de la lune y compris. Ils seraient à l’abri des maladies des mortels mais oublieraient tout du jardin où ils sont nés. Vivraient parmi les Hommes mais ne pourraient révéler leur nature profonde au risque d'être pourchassés par ces derniers. Un mal pour un bien en quelque sorte.